Raccourcis:

Aller directement au contenu (Alt 1) Aller directement à la navigation principale (Alt 2)

Meet the artists : Résidence arts de la scène

De gauche à droite : Alaa Minawi, Oussema Gaidi, Marah Haj Hussein, Abdellah M.Hassak, Loutje Hoekstra, Rym Hayouni, Eman Hussein, Nasrine Kheltent, Mayar Alexane
De g. à d.: Alaa Minawi, Oussema Gaidi, Marah Haj Hussein, Abdellah M.Hassak, Loutje Hoekstra, Rym Hayouni, Eman Hussein, Nasrine Kheltent, Mayar Alexane | Kamel Zebib, Céline Burnand, Cédric Nicolas

Durant six semaines, le Goethe-Institut Brüssel, Bozar-Palais des Beaux-Arts à Bruxelles et la curatrice et dramaturge Nedjma Hadj Benchelabi ont mis en place en collaboration avec le Théâtre Marni, La Bellone et en partenariat avec Studio 8 en Jordanie un programme de résidences en arts de la scène adressé à des artistes du monde arabe.

Les résidences Halaqat : rencontre autour des arts de la scène avec des artistes venus d´Europe et du monde arabe.

Durant six semaines, le Goethe-Institut Brüssel, Bozar-Palais des Beaux-Arts à Bruxelles et la curatrice et dramaturge Nedjma Hadj Benchelabi ont mis en place en collaboration avec le Théâtre Marni, La Bellone et en partenariat avec Studio 8 en Jordanie un programme de résidences en arts de la scène adressé à des artistes du monde arabe. Ces résidences sont organisées dans le cadre du projet Halaqat, mis en place par le Goethe-Institut Brüssel et Bozar et cofinancé par la Commission Européenne.

Halaqat explore les liens culturels existants entre le monde arabe et l´Europe. Halaqat propose un voyage contemporain dans les imaginaires artistiques partagés par le monde arabe et l'Europe et se concentre sur la diversité et la richesse des collaborations culturelles d'aujourd'hui pour les soutenir et les renforcer à l'avenir.  Le projet vise à faire se rencontrer des artistes émergents de tous ces pays, à leur donner de l´espace, du temps et de l´appui de professionnels pour qu´ils puissent travailler sur leurs projets.

Le programme en arts de la scène s´adresse en particulier à des artistes ayant des projets en phase de recherche, qui s´inscrivent dans le thème « Politique de l´espace et des corps », cadre pour développer des imaginaires au-delà des limitations et contraintes géopolitiques et sociétales. Quelle est la place de l'espace public et privé dans les deux régions et dans les différents pays ? Et comment les gens y font-ils face ? Comment ferons-nous bientôt l'expérience de l'espace physique et numérique ? La notion de corps, à son tour, est liée aux questions de genre, de pouvoir, grammaire du mouvement et des modes de traduction scéniques. Pouvons-nous continuer à collaborer  et comment est-il possible d’acoir des échanges de pratiques en cette période de pandémie, de mobilité restreinte par divers mesures, et d´un élan d´invention de pratique en lien avec le monde, le vivant en général ? 

Lors d’un jury présidé par la curatrice Nedjma Hadj Benchelabi et composé des partenaires du projet (Théâtre Marni et La Bellone en Belgique, Studio 8 en Jordanie), six porteurs de projet ont été sélectionnés à l’issue d’un appel à projets publié en ligne. Deux solos, Eman Hussein (Le Caire) et Marah Haj Hussein (Kfar Yasif / Anvers) seront accueillis à La Bellone du 4 au 16 juillet 2022.
Un solo d’Alaa Minawi (Beyrouth / Amsterdam) et trois duos composés de Nasrine Kheltent et Abdellah M.Hassak (Bruxelles / Casablanca), Mayar Alexane et Louise Nora Hoekstra (Damas / Amsterdam) et Rym Hayouni et Oussema Gaidi (Tunis) seront invités au Théâtre Marni du 16 août au 3 septembre.
La résidence de six semaines étant répartie sur deux périodes, l´ensemble des artistes reviendra à Bruxelles dans ces mêmes lieux pour du 24 octobre au 10 novembre 2022.
Les 9 artistes sont concepteurs, chorégraphes et également performers au sein de leurs créations. La dramaturge Nedjma Hadj Benchelabi les accompagnera dans leur création en associant des mentors choisis en fonction des projets développés. Des échanges entre les artistes sélectionnés sont également prévus. Les "works in progress” seront présentés lors d'un événement public organisé le 9 novembre 2022 au Théâtre Marni.


Voici une présentation des artistes et une description des six projets retenus:

  • Eman Hussein
Née en 1994, Eman Hussein est une danseuse, chorégraphe et réalisatrice de films de danse indépendante basée au Caire. Elle a étudié la danse, le street art, le théâtre et les arts martiaux. Ses œuvres mêlent les mouvements quotidiens des ouvriers et la danse contemporaine, entre autres arts. Son inspiration principale est de travailler avec des individus en dehors des institutions artistiques. Elle collabore avec des artisans et des ouvriers et vit avec eux pour apprendre leurs mouvements dans leurs ateliers. Ses films de danse combinent des aspects de l'espace public et des mouvements de danse contemporaine. Ils ont été montrés et primés au niveau international.

Son projet :
 "Mémoire corporelle" et "mémoire de travail" dans le contexte de l'espace - le travail avec le corps va au-delà de l'idée de douleur et de sueur dans le travail physique. Les ouvriers du bâtiment ne sont pas assurés pour leur corps lorsqu'ils travaillent. (...) Dans ce solo, elle se concentrera sur les mouvements répétitifs comme ceux des ouvriers du bâtiment et, à partir de là, les associera aux mouvements de la danse contemporaine. Elle se concentrera également sur le mouvement d'équilibre en se tenant debout sur des outils instables.
Le point de départ de la danse sera le mouvement de l'ouvrier de bâtiment et le rythme de la musique tiré du son du chantier de construction, comme celui du marteau, des machines de construction, des blocs de pierres, etc.
 
  • Marah Haj Hussein
Marah Haj Hussein est une danseuse et chorégraphe palestinienne de 23 ans originaire de Kofor Yassif - Palestine occupée. Elle a été diplômée du Conservatoire Royal d'Anvers où elle a obtenu son baccalauréat en danse et maintenant elle fait ses études de maîtrise en art dramatique à l'université KASK à Gand, Belgique. À 18 ans, elle a dansé avec la Rimaz Dance Company - dirigée par Rabeah Morkus - où elle a participé à des spectacles soufis, à des représentations avec des groupes de musique palestiniens locaux, etc. Lorsqu'elle s'est inscrite au programme de danse international Vertigo à Jérusalem en 2016, elle a lentement réalisé qu'elle ne voulait pas prendre part à la scène de danse israélienne et a décidé de partir étudier en Europe. Après avoir fait des recherches sur la langue arabe lors de sa dernière année de licence de danse, Marah a décidé de commencer un master en théâtre cette année. Elle s'intéresse principalement à l'exploration de différentes manières d'utiliser le texte sur scène, tout en s'interrogeant sur la différence entre la création théâtrale et la chorégraphie.

Son projet :
Nageant entre l'arabe, l'anglais, l'hébreu et le néerlandais, elle interroge la place de la langue maternelle dans les pratiques artistiques qui évoluent dans un environnement où personne ne la parle. Quel est le lien entre la langue maternelle et l´identité ?
Elle cherche à créer un dialogue d'une langue commune entre le performeur et le spectateur. Cette langue commune serait l'arabe, où le spectateur à la liberté d'interpréter ce qui est présenté selon sa propre imagination. Comme le sens n'est pas donné, le spectateur doit trouver des moyens non directs de comprendre ce qui n'est pas directement compréhensible. En utilisant la richesse des lettres et la musicalité de cette langue étrangère et en la traduisant en mouvements dynamiques du CORPS, elle donne la possibilité d'écouter l'arabe différemment, d'une manière qui va au-delà des premières impressions qui se construisent automatiquement entre nous et ce qui nous est "étranger". Le personnage mobile sur scène serait le lien entre le public et l'enregistrement  (paysages sonores, enregistrements audio, …) - transportant le son dans l'espace et le traduisant en gestes physiques. Cette proposition remet en question le concept de pouvoir. Son objectif est de remplacer toutes sortes de stéréotypes et d'associations superficielles par la curiosité et l'écoute.
 
  • Alaa Minawi
Alaa A. Minawi a étudié l'informatique, la communication et la scénographie à Beyrouth. Il travaille depuis de nombreuses années dans le domaine du théâtre en tant que concepteur lumière, scénographe et artiste d'installation. Mais ce n'est que récemment qu'il a commencé à travailler dans les performing arts. Il a fait quelques performances au cours des trois dernières années. Les contextes sociopolitiques ont toujours été au cœur de son travail, que ce soit directement ou indirectement. Etant base aux Pays-Bas, il a découvert que les sujets qu´il souhait traiter sont en quelques sortes rarement abordes.

Son projet : 2048 - Identités en dissolution
Dans ce projet, Alaa étudie la visibilité et l'invisibilité, ainsi que le pouvoir qui découle de l'absence. Il prend la notion à partir des racines sociopolitiques. Il s'attaque à la violence qui réside dans la discrimination et le racisme, une violence qui conduit à la disparition. L'invisibilité devient inévitable. Cependant, en essayant d'être invisible, l'identité peut se dissoudre.
Se dissoudre. Toute la performance se déroule en l'absence physique de tout interprète, puisqu'ils sont devenus invisibles, ou du moins, qu'ils ne peuvent pas être visibles. Les performeurs tentent de trouver des moyens alternatifs de communication avec le spectateur (application whatsapp, appels téléphoniques, etc.). L´interprète est absent et ne peut pas être avec le public dans la même pièce. Il laisse une "trace " qui guide le public vers un ensemble d'actions et de questions qui le transforment en spectateur et en performeur pour les autres et pour le public.

"2048 - identité en dissolution" est la quatrième et dernière partie d'une série d'installations performatives qu'Alaa a commencé en 2016. Elles portent toutes le même nom "2048" alors que les sous-titres changent. Ces séries "2048" sont issues d'une recherche artistique qui aborde les notions d'appartenance et de non-appartenance. Dans toutes les œuvres, il y avait une tentative de remodeler la structure de pouvoir entre le spectateur et l'artiste/le créateur/le performeur.
 
  • Rym Hayouni et Oussema Gaidi
Rym Hayouni est née en 1996 en Tunisie, performeuse-interprète et actrice, elle poursuit actuellement des études de recherche en sciences du cinéma. Sa pratique artistique a commencé très tôt sur la scène du théâtre, et depuis a parcouru un cheminement du théâtre à la danse théâtrale et à l’art performance explorant les différents médiums et matériaux pour atteindre plus de liberté dans son expression artistique.
Oussema Gaidi, " YnflX", est un activiste de la scène électronique tunisienne depuis 2004. Musicien, compositeur et sound designer, il a orienté ses productions vers l'IDM, le Rhythmic Noise, l'Electronique Expérimentale, suite à plusieurs années d'expérimentations diverses avec la musique acoustique et électronique ainsi que divers travaux interdisciplinaires.

Leur projet : Frame of resonance
Cette performance est à propos des interactions entre ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Un Happening qui met en présence tous les éléments composant un espace autonome, distinct de ce qui est à l’extérieur tout en le reflétant. Une sphère d’interférences, ondoyant avec les mouvements qui sont indiqués et imposés par l’existence de l’étape suivante.

 
  • Nasrine Kheltent et Abdellah M.Hassak
Nasrine Kheltent est artiste plasticienne et performeuse, basée à Bruxelles. Diplômée d’un Master en Arts visuel et de l’espace à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (2017) et d’une licence en Arts et chorégraphie à l’Institut supérieur des Arts et Chorégraphies (ISAC 2015), elle intervient dans divers projets de création à la frontière du cinéma, de la performance et de l’installation. Nasrine aborde L’art tel un prisme au travers lequel investir la mémoire. Depuis 2019, membre administratrice de La Chambre de l’Art et de la Culture Euroméditéranéenne, c’est en Belgique qu’elle questionne et résout des problématiques artistiques et institutionnelles liées aux relations culturelles internationales.Son travail, volontiers collaboratif a été présenté à de nombreux événements artistiques, festivals, expositions tel que : Video Festival, Central of Contemporary Art, Bruxelles / Kulturzentrum Alter Schlachthof, Eupen / DAF Festival – La Reliure, Genève / Night Shift: from dusk till dawn, Kunstencentrum VOORUIT, Gand / KRAAK Festival, Beursschouwburg vzw / Sulger Buel Galery, Londres / Festival KANAL, Kanal-Pompidou, Bruxelles / Itsliquid International Art Festival, Venice / Mastermind Exhibition, Casablanca / Echoecho Mouvement Festival, London Derry

Abdellah M.Hassak est un artiste sonore, nouveaux médias, producteur de musique, directeur artistique. Abdellah a collaboré avec de nombreuses autres institutions et espaces culturels au Maroc et à l'étranger dans la pratique radiophonique et sonore tel que Arcosanti (Arizona), FFT (Düsseldorf), HALLE 14 (Leipzig), ESAD/CRESSON (Grenoble), Friche la Belle de Mai (Marseille) et plus récemment OTO Sound Museum (Zurich), Il est le fondateur de la plateforme Radio et Archives, Mahattat Radio et Il développe une musique syncrétique Afro Futurisme avec la pratique des enregistrements de terrain en tant que Producteur/DJ, Il a été référencé par plusieurs plateformes tel que Bandcamp, Resident Advisor, The Guardian, KEXP, Pitchfork et Mixmag, Il est co-fondateur et directeur artistique de 4S', une ONG marocaine qui porte le projet FeMENA, dédiée à la professionnalisation des femmes dans le secteur des musiques électroniques et art numérique

Leur projet – Roque
La pratique des échecs est un puit de légendes dans lequel s'entremêlent différentes strates de perception. " Le roque " aux échecs est un coup unique et autorisé sous conditions qui permet de sécuriser la défense du roi. Dans un registre poétique et métaphorique, en juxtaposant différents médias (corps, vidéo, son, espace), l'expression du roque devient les gestes que je défends, les mots que je défends, les idées que je défends... Au fur et à mesure que je bouge...

 
  • Mayar Alexane et Loutje Hoekstra
Mayar Alexane est diplômé de l'Institut supérieur des arts dramatiques de Damas-Syrie en 2013 et a travaillé en tant qu'acteur/performer Sur une variété de projets avec différents réalisateurs. En 2016, il réalise ses propres productions. Partant de sa fascination pour le corps et le mouvement, Mayar a travaillé sur une série de performances qui explorent les lieux qui occupent le cerveau humain pendant les catastrophes. Les mondes qui peuvent s'épanouir dans les arrière-cours du cerveau, lorsque le corps et l'âme se sentent faibles.
En 2017, il a créé son collectif de théâtre avec le chorégraphe Hoor Malas dans la ville de Damas, où ils ont travaillé sur trois performances en collaboration avec différents artistes invités de la ville. Et parviennent à porter leur travail à l'international autour du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord, de l'Europe, de l'Amérique du Nord.
En 2019, Mayar poursuit son master de beaux-arts à Amsterdam à l'Institut d'art néerlandais/ArtEZ ou il travaille sur une série de questions autour de l'image représentative de l'"artiste arabe" sur les scènes européennes, et aborde les différentes formes d'exotisme et de fétichisme qui sont associées au théâtre arabe et à son public du monde occidental.

Loutje Hoekstra (1994) est une artiste autodidacte basée à Amsterdam. Son style est né pendant ses études de biologie où elle avait l'habitude de faire des croquis rapides de ses collègues étudiants et des animaux et plantes qui étaient soumis à son regard. Cette pratique s'est transformée en une méthode pour saisir le noyau émotionnel vivant des choses et s'est depuis étendue de l'incarnation de portraits explicites aux gestes et aux sentiments plus profonds.

Leur projet :
Une performance multidisciplinaire basée sur des recherches sur le paysage du cerveau humain et son effondrement par la maladie d'Alzheimer. Elle s'interroge sur les séries d'informations qui amènent l'être humain à se définir et à définir son environnement, et sur la façon dont cette entité se désagrège et se dissout. Ce projet réfléchit à la notion de foyer et à la nostalgie des patients atteints de la maladie d'Alzheimer pour leur première maison, parallèlement à la mémoire de la ville de Damas et à sa relation actuelle avec ses habitants.

La curatrice et dramaturge: Nedjma Hadj Benchelabi

Née à Alger, Nedjma Hadj vit et travaille à Bruxelles. Membre de la compagnie de théâtre bruxelloise Dito'Dito, Elle a collaboré au projet  artistique du Théâtre de la ville de Bruxelles, le KVS. Dès  2009, elle est programmatrice aux halles de Schaerbeek et, dès lors contribue activement à une visibilité et un soutien aux artistes contemporains du monde arabe. Elle est programmatrice de la saison artistique contemporaine marocaine en Belgique en 2012, intitulé ‘Daba Maroc’. Depuis 2014, Elle est  programmatrice au festival international de danse contemporaine de Marrakech, On Marche. Et également associée au D-CAF, Festival multidisciplinaire au Caire pour le ‘Arab Art Focus (2016-2018), et Curatrice au festival multidisciplinaire, Tashweesh avec le Goethe Institut au Caire, et au Beurschouwburg à Bruxelles.  Récemment, Curatrice et dramaturge du projet Halaqat et Un-Controlled Gesture, initié par le Goethe Institut.
En parallèle à cette pratique curatoriale, elle accompagne en dramaturgie des projets artistiques en arts de la scène, et continue à documenter et publier sur ce domaine en tant que dramaturge et programmatrice en danse contemporaine.