Film Julian Radlmaier: Selbstkritik eines bürgerlichen Hundes

Radlmaier ©Grandfilm

Lu, 07.05.2018

19h00

Cinéma Galeries

Projection du film suivie d'une discussion

Alors que des ramasseurs de pommes dans une situation professionnelle précaire rêvent d’un « communisme sans communistes », un jeune réalisateur malchanceux se mêle à eux. Toutefois, la solidarité n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est ainsi qu’un lévrier s'est retrouvé à l’affiche d'un film : « Autocritique d’un chien bourgeois » est une comédie politique excentrique et pleine de sous-entendus. Ce film est diffusé par le Goethe-Institut  en collaboration avec le Ciné Club de l'INSAS  et Cinema Galeries. La première belge sera suivie d’une discussion avec Julian Radlmaier, le réalisateur du film.

Le personnage principal, un réalisateur du nom de Julian (Julian Radlmaier) qui attend en vain des subventions pour l’écriture de scénarios, est envoyé dans une pommeraie par son conseiller social. Julian Radlmaier n’est pas tendre avec son alter ego. « You are quite an asshole for a communist filmmaker » (Tu es quand même un fameux salaud pour un réalisateur communiste), lui reproche la jeune Américaine dont il tombe amoureux et qu’il cherche à impressionner par tous les moyens. Et elle a raison. Lorsque les ramasseurs de pommes envisagent de faire grève, Julian se montre lâche. Lorsque les ouvriers se rassemblent pour former une collectivité et pour gérer eux-mêmes la pommeraie, il boude. Lorsqu’ils fêtent ensemble le premier jour de récolte, il part avec sa valise sans même dire au revoir. Ironiquement, c'est lui qui apporte la plus grande plus-value au film, car il s'est servi de son expérience en tant que ramasseur de pommes pour créer un film. Julian, le réalisateur, est au moins aussi capitaliste que la méprisable directrice de la pommeraie, qui est, elle, une véritable capitaliste.
La beauté de « Autocritique d’un chien bourgeois » réside dans le fait que le film coupe l'herbe sous le pied de son personnage principal, étant donné qu’il croit aux miracles, et qu’il dispose d'une conscience historique. En effet, quand les ramasseurs de pommes entonnent L’internationale au milieu de nulle part dans le Brandebourg, ils sont conscients que les goulags ont existé. De son côté, Julian Radlmaier sait qu’il peut avoir recours à un vaste répertoire de thèmes et de fictions dans lesquels les personnages cherchent à se faire passer pour de « petites gens » : l’humour pince-sans-rire et les Musiciens de Brême, le slapstick et d’autres effets du cinéma à ses débuts, « Le Disparu » de Kafka et « Don Quichotte » de Cervantes. La profusion de références présentes dans « Autocritique d'un chien bourgeois » est également liée au fait que le point de fuite utopique, qui apparaît chez Buster Keaton ou Charlie Chaplin, n’a pas été aussi écorné par les circonstances que la théorie marxiste.
 
Radlmaier ©privat À propos du réalisateur Julian Radlmaier
Julian Radlmaier, né en 1984, vit et travaille à Berlin. Il a étudié la réalisation à l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin (DFFB). En 2014, il a tourné « Ein proletarisches Wintermärchen » (Un conte d’hiver prolétaire). Son dernier film, « Autocritique d’un chien bourgeois », a été présenté en avant-première à la Berlinale de 2017.
 

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