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Une ville pour tou·te·s !
Rencontre hybride entre jeunes adultes de Marseille, de Hambourg et d’Alger

Une ville pour tou·te·s
Une ville pour tou·te·s | © Sonja Preu

« Un toit c’est un droit ? مدينة للجميع ! Bezahlbare Mieten für alle ! » Le programme hybride à Marseille du 26 septembre au 3 octobre 2021 a réuni 18 jeunes architectes, urbanistes et travailleur·e·s sociaux des villes portuaires de Hambourg, de Marseille et d’Alger. L’engagement pour le droit au logement digne et une vie plus juste dans la ville sont au centre des ateliers et des réflexions de la semaine.
 

  • Déjeuner du groupe « Une ville pour tou·te·s » © Sonja Preu
    Déjeuner du groupe « Une ville pour tou·te·s »
  • Présentation de Zohra Boukenouche © Sonja Preu
    Présentation de Zohra Boukenouche
  • Les 8 pillards © Sonja Preu
    Les 8 pillards
  • L'Après M © Ariel Mestron
    L'Après M
  • Visite de la « Friche la Belle de Mai » © Sonja Preu
    Visite de la « Friche la Belle de Mai »
  • La Cantine du midi © Sonja Preu
    La Cantine du midi

La semaine démarre à la Friche la Belle de Mai, tiers lieu à vocation culturelle, artistique et sociale dans le 3e arrondissement. La Friche a servi également en tant que point d’ancrage du projet, lieu de rencontres et d’échanges (hybrides) et point de départ pour la découverte de Marseille et de ses habitant·e·s qui luttent contre le mal logement, et pour un urbanisme participatif.

Conformément à la structure trinationale du groupe, la communication s'est faite constamment en trois langues (l'arabe, le français et l'allemand). Durant les « Warm up » matinaux, lors des pauses café, dans le bus et dans le groupe Whatsapp international, la dynamique de groupe s’enrichit par le contact avec la langue de l’autre : Meine Stadt ! Ma ville ! مدينتي !

Après M - Street art Après M - Street art | © Sonja Preu

Quelle est la situation concrète du logement à Marseille ?

Zohra Boukenouche, du Collectif du 5 novembre, parle avec les jeunes de délogement et de la situation de personnes évacuées à Marseille. Son sac bandoulière porte l’inscription « Noailles en colère ! » et nous remémore la vague de protestation et d’engagement citoyen suite aux effondrements de bâtiments dans la rue d’Aubagne de Marseille, le 5 novembre 2018. Le résultat : la conception réussie d’une charte de relogement pour les personnes évacuées – signée par le maire de et le préfet.

Les participant·e·s ont vite établi des liens entre des évènements à Marseille et des mécanismes de développement qu’ils ont pu observer dans leurs propres villes. Ce qui compte pour tout le monde : ne pas se taire face aux problèmes des habitant·e·s de la ville et lever la voix pour réclamer des changements nécessaires.

On est là pour informer tout le monde de ses droits, aussi pour ceux qui n’ont pas de bail à loyer, pour dénoncer les violences policières, et bien sûr faire de la vigilance citoyenne en cas d’évacuation.

Zohra Boukenouche

Un autre modèle d’engagement est incarné par Hélène et deux alliées du collectif Un centre-ville pour tous. L’association organise des APU (Ateliers Populaires d’Urbanisme) pour penser et proposer avec les habitant·e·s et des collectifs, des solutions et des requêtes. Elle agit depuis 2000 pour le droit à la ville à Marseille.
Il s’agit de défricher les thématiques (logement, équipements publics, espace public, culture, etc.), d’aider à la compréhension des enjeux urbains et ainsi de permettre une appropriation collective. Lors d’un Atelier Populaire d’Urbanisme (A.P.U.) qui porte sur un sujet précis, nous nous installons dans l’espace public, par exemple sur une place, et nous invitons les habitant·e·s à discuter, notamment exposer leurs situations concrètes concernant le sujet abordé, et échanger sur les droits mobilisables, les actions collectives à mener et les informations à partager. Un A.P.U. est espace de mutualisation de compétences, chacun·e étant détenteur de savoirs, savoir-faire de sa ville, son quartier, leur mise en commun enrichit le regard et favorise une lecture plus complexe de la ville, du quartier et ainsi renforce le pouvoir d’agir de chacun·e.
Hélène, pour CVPT

Lieux de rencontre solidaire

Après la découverte passionnante de la Cité des arts de la rue et de ses protagonistes, l’artiste IPIN accompagne le groupe à un ancien McDonalds, dans les quartiers nord. Couvert de peinture, ce lieu annonce sa transformation dans un « symbole d’une victoire de la classe populaire sur le capitalisme ». L’initiateur Kamel et son équipe parlent de leur lutte contre la multinationale et du besoin urgent de créer un endroit de l’entre-aide et le partage dans cette partie de la ville. L’autonomie des habitant·e·s et la perspective d’une formation professionnelle est au cœur de leur projet qui a commencé avec l’occupation du fast-food qui est devenu par la suite un endroit de stockage, de préparation et de distribution de plusieurs milliers de paniers repas.

La cuisine, le partage de saveurs et de recettes, et surtout l’engagement de bénévoles du quartier, sont également au centre des activités de la Cantine du midi, restaurant et drogheria solidaire et associative à la Belle de Mai. Sous l’égide de Dorothee, Roger et Nazareh les participant·e·s mettent la main à la pâte. Les discussions se poursuivent au-dessus des casseroles avec nos tabliers lors de la préparation de lasagnes maison avec des légumes qui arrivent directement de producteurs locaux, vendus à prix abordable.
Groupe « Une ville pour tou·te·s » Groupe « Une ville pour tou·te·s » | © Sonja Preu

L’urbanisme transitoire – solutions pour le logement et l’espace public d’une ville en transition

À l’usine Les 8 Pillards, le groupe part à la rencontre des membres du Cabanon Vertical. Grâce à leur expérience dans l’action collective et l’intervention dans l’espace public, leur travail se situe à l’intersection entre le design, les arts visuels, l’architecture et l’urbanisme participatif et transitoire. Cela donne des idées pour les jeunes de Hambourg, de Marseille et d’Alger pour des exploitations créatives de l’espace public.

La semaine intensive se termine pour le groupe de jeunes aux multiples disciplines avec des têtes fumantes et des voix fatiguées, mais satisfait·e·s de cette première étape du projet. Ils ont exploré la ville de l’intérieur, et ils ont élaboré un regard critique et encourageant pour nos sociétés. Nous pouvons dresser ce constat : les jeunes ont rencontré de nombreux·ses habitant·e·s et initiatives, et entendu leur(s) histoire(s), et ils vont continuer : Rendez-vous pour les prochaines étapes, au printemps 2022 à Hambourg, et ensuite à Alger !

Le programme a été réalisé en partenariat avec dock europe e.V., les Ateliers d’Alger, en chantier, La Friche la Belle de Mai, Le Cabanon Vertical, La Cité des arts de la rue, Avec nous, avec le soutien de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse.