Jean-Charles Margotton

HOMMAGE AU GOETHE-INSTITUT DE LYON


Jean-Charles Margotton
Jean-Charles Margotton | © Goethe-Institut Lyon


Chanson sur l’air de
« Le Boulevard du temps qui passe » de Georges Brassens (1976)

Des Goethe, il y en a beaucoup,
Et l’on en trouve un peu partout
Aux quatre coins de la planète ;
J’ai vu celui de Nicosie,
De Turin, de Nancy aussi,
Chacun a quelque chose de chouette.
 
Mais même si, Petit Poucet très vieux,
J’avais les bottes de sept lieues,
Les voir tous serait impossible,
Et d’ailleurs le plus important
Pour moi, ici et maintenant,
Est aussi le plus accessible.
 
J’apprends qu’il fête ses cinquante ans,
C’est un bel âge et je comprends
Qu’on marque cet anniversaire
Avec gravité, avec joie,
Entre Rhône et Saône on se doit
D’honorer les amis sincères.
 
Pour ma part, je veux bien tenter
Tant soit peu d’y participer,
C’est un honneur, un privilège,
Dans les archives du souvenir
Essayons de faire revenir
Des années d’antan quelque neige.
 
À la création, rue Zola,
Hélas, hélas ! je n’étais pas,
Car j’étais bien loin en Afrique,
Mais je sais qu’à cette grande fête
Mon professeur, Jean-Jacques Anstett,
Parla pour la germanistique.
 
Les années depuis ont passé,
L’eau verte du Rhône a coulé
Sous le Pont de la Guillotière ;
Et l’Institut, un beau matin,
S’installa rue François Dauphin,
Près de Bellecour, la place fière.
 
Je me souviens qu’on a fêté,
Tout excités et déguisés,
Du grand poète la naissance [1] ;
Le siècle ancien se terminait
Et dans le Loft on accueillait
Expos, concerts, théâtre et danse.
 
L’Aagil [2] depuis trois ans déjà
Suivait le Goethe pas à pas,
Pour moi la chose est d’importance,
Et quelque dix années plus tard [3]
On dut se battre dare-dare
Pour maintenir son existence.
 
Comment évoquer tous ces soirs
Et tous ces moments pleins d’espoir
Pour la culture européenne [4],
Tous ces grands noms qui furent reçus
Et qui ne nous ont point déçus
Quand ils se partageaient la scène ?
 
Je pense aussi aux étudiants
Venant jouer, bon an mal an,
Depuis l’an 2000, leur théâtre [5] ;
Je pense enfin aux bons amis
Qui lisent des romans [6] à l’envi –
Plaisir exquis, plaisir folâtre !
 
Longue vie, donc, à l’Institut
Qui, depuis cinquante ans, a su
Croître et s’imposer en ville,
Remercions-le sincèrement
De représenter dignement
L’Allemagne au cœur de la Presqu’île.


par Jean-Charles Margotton


[1] 1999, Goethe-Feier, 250ème anniversaire de la naissance du poète, sous Dietrich Sturm.
[2] Association des Amis du Goethe-Institut de Lyon, créée en 1996, J.-Ch.M. président depuis 1997.
[3] 2006, mouvement contre la suppression du Goethe-Institut de Lyon.
[4] En particulier par l’action de l’EUNIC (European Union National Institutes for Culture).
[5] Première pièce interprétée, en mai 2000, par les étudiants de l’Université Lumière Lyon 2 : Alpenkönig und Menschenfeind de Ferdinand Raimund.
[6] Allusion à la participation au « Festival du Premier Roman de Chambéry » depuis 2009 et aux « Rencontres autour d’une lecture », depuis 2010.