Bernd Finger

Goethe-Institut Lyon – tout pour ce moment

Bernd Finger 2014 © Aldo Paredes, Goethe-Institut Lyon
Bernd Finger 2014


Goethe-Institut Lyon – tout pour ce moment  [1]

Le moment où l’on entre pour la première fois dans la sombre allée et l’on se demande où peut bien se trouver un institut culturel.

Le moment où résonne la première note du concert.

Le moment à partir duquel l’on se rappelle (tous les deux mois) les noms des nouvelles stagiaires.

Le moment où les scolaires débarquent plein de bruits et de vie dans le foyer et que l’enseignante cherche (inévitablement) à rétablir l’ordre avec un « chut » strident.

Le moment où l’on voit pour la première fois la nouvelle exposition accrochée aux murs (et le sourire de Philippe).

Le moment où l’on a fini un jour fixe sans caler en français.

Le moment où l’on passe la parole au public pour sa première question (sans savoir s’il en a).

Le moment de bonheur de pouvoir vivre en France.

Le moment où mes fils découvrent la caisse de bandes dessinées dans la bibliothèque.

Le moment où le premier directeur Monsieur Nunn débarque sans prévenir à l’Institut et semble prêt à reprendre ses fonctions.

Le moment où l’intervenant arrive enfin.

Le moment après une journée de réunion à Paris, lorsque l’on descend du TGV et touche à nouveau, soulagé, le sol lyonnais.

Le moment où l’on se rend compte que les inscriptions pour les cours sont à nouveau bonnes.

Le moment où l’on tient dans ses mains le nouveau programme culturel.

Le moment où ma femme me dit par SMS qu’elle est à l’entrée.

Le moment où l’on réalise tout ce qu’on a oublié de dire pendant ses mots de bienvenue.

Le moment où l’on (re)prend conscience à quel point la réconciliation franco-allemande était (et est ?) improbable et formidable.

Le moment sur le chemin du retour où l’on remarque qu’on a pu parler avec tous les collègues présents au cours de la journée.

Le moment si fréquent où le Loft nous épate avec ses métamorphoses infinies.

Le moment où le goulasch est prêt.

Le moment où l’on ferme pour la dernière fois la porte de son bureau (et on sait qu’on l’a scandaleusement mal rangé !).

Merci beaucoup pour chaque moment !  [2]
 

Bernd Finger

 
[1] En allemand : « Alles für diesen Moment“. Je crois que c’est un slogan de la Lufthansa. Désolé pour l’emprunt !
[2] Ça aussi c’est emprunté.