La société du déclassement : la contestation à l'ère de la modernité régressive
Depuis le miracle économique, la pauvreté n'a joué qu'un rôle marginal en Allemagne. Compte tenu de l'euphorie suscitée par « le nouveau plein emploi », l'ampleur des inégalités sociales, la montée des bas salaires et la précarité grandissante n’ont pas été pris suffisamment en compte.
Sous la surface d'une société apparemment stable, les piliers de l'intégration sociale s'effritent.
Or, les enjeux des luttes sociales en France qui ont pris une ampleur historique à la fin de l’année 2019 ressemblent de manière troublante aux remaniements massifs engagés par l’Allemagne dans les années 1990. Et malgré toutes les différences, les mouvements de protestation tels que Podemos, Pegida, les syndicats parisiens ou les Gilets jaunes partagent une perception commune : les promesses sociales qui ont maintenu les sociétés européennes modernes ensemble jusqu'à la fin du XXe siècle ne sont plus valables. À mesure que les systèmes de protection sociale se réduisent, le danger de polarisation sociale augmente et le déclin social menace également la communauté démocratique en tant que telle.
Traduit par
Christophe Lucchese, le livre est paru en novembre 2020 aux Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris.
Oliver Nachtwey s’entretiendra avec
Anne-Lorraine Bujon.
Les intervenant·e·s :
Oliver Nachtwey a étudié l'économie à l'université de Hambourg et a obtenu son doctorat en sociologie politique à l'université de Göttingen en 2008. Il est professeur d'analyse de la structure sociale à l'Université de Bâle depuis 2017. Ses recherches se focalisent sur la transformation du travail et la modernisation sociale et leur influence sur la structure sociale. En outre, il se concentre sur les changements dans la représentation politique, les manifestations et les mouvements sociaux. Dans ses recherches récentes, il s'intéresse en particulier à l'impact social de la numérisation. Oliver Nachtwey s’est vu décerner plusieurs prix pour son livre
La Société du déclassement : la contestation à l'ère de la modernité régressive. Ses livres et essais ont été traduits dans de nombreuses langues.
Anne-Lorraine Bujon de l'Estang est directrice de la rédaction de la revue
Esprit. Ancienne élève de l'École normale supérieure et agrégée d'anglais, elle a enseigné la civilisation américaine à l'université et contribue à
La Vie des Idées. Elle s’intéresse en particulier aux questions d’histoire politique et culturelle des États-Unis.
Dans le cadre du projet « Le livre politique » avec le bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll, la Fondation Maison des sciences de l'homme et la revue Esprit
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