Cinéma Germanofilms

L'Adieu, Jan Schütte © Pegasos, DIF

Sa, 21.10.2017

12h15

Cinéma Odyssée

L'Adieu

de Jan Schütte, Allemagne 2000, 91 min.

Les dernières vacances d'été de Bertolt Brecht en 1956 dans sa maison sur les rives du lac de Schermützel. Il est entouré des femmes qui ont joué un rôle essentiel dans sa vie, d'Helene Weigel à Ruth Berlau, et de l'opposant au régime et philosophe Wolfgang Harich. L'arrestation de ce dernier ne retient même plus l'attention de l'écrivain, de plus en plus détaché de toute réalité.

En choisissant ses acteurs, Jan Schütte a eu l'idée géniale de confier à Sepp Bierbichler le rôle de Brecht. A première vue, il semble trop imposant, sa présence physique l'emporte sur l'intellectuelle. Mais c'est justement ce qui vient renforcer les contradictions caractérisant l'écrivain. Finalement, le manque de ressemblance physique entre l'acteur et l'écrivain évite au film de sombrer dans les effets d'imitations qui donnent toujours une connotation un peu étrange aux films se voulant biographiques. Bierbichler compense largement par son jeu ce qui pourrait lui manquer extérieurement. Qu'importe si Brecht lui ressemblait ou non - il aurait pu être ce personnage : une tête de mule obstinée du sud de l'Allemagne, qui a perdu l'envie de se battre, qui se laisse admirer par une délégation de jeunes socialistes et qui ne veut finalement qu'une chose : la paix. Après ce film, Brecht restera toujours un peu gravé dans nos mémoires avec un air de Bierbichler. En même temps, on en gardera le souvenir un peu triste d'un écrivain qui s'est vraisemblablement trop souvent arrangé avec la politique, sans en fin de compte en tirer grand-chose.


En partenariat avec le cinéma Odyssée

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