Théâtre Sentiments connus, visages mêlés

Scène de la pièce de théâtre : les acteurs et actrices sont assis dans une pièce vide sur des chaises face à des murs vides sur lesquels l’on voit des traces d’œuvres qui y étaient auparavant accrochées. © Walter Mair

Jeu, 21.11.2019 -
Di, 24.11.2019

20h00

Grande halle de la Villette

De Christoph Marthaler

Décor : Anna Viebrock
Avec la troupe de la Volksbühne
 
« Je ne peins pas l’être, je peins le passage », écrivait Montaigne.
Cela pourrait être la devise de ce spectacle où les comédiens, tout juste sortis d’énormes caisses en bois, apparaissent comme des œuvres d’art quittant un entrepôt où elles auraient été remisées pendant plusieurs années.
Rien d’étonnant donc si le décor, signé Anna Viebrock, reconstitue l’espace d’un musée. Comme toujours dans les spectacles de Christoph Marthaler, ses acteurs et ses actrices, complices de longue date, ont une touche suavement rétro – quelque part entre les années 1950 et 1970. Avec une différence notable : cette fois-ci, le décalage temporel est au cœur même du propos, puisque le spectacle interroge la façon dont le temps a modifié ces personnages. Que reste-t-il d’eux après toutes ces années ? Sont-ils encore eux-mêmes ? Sont-ils des pièces de musée ? Sont-ils des revenants ?
À toutes ces questions, ils tentent de répondre à leur manière en mots et surtout en musique. De Mozart à Boby Lapointe en passant par Verdi, Haendel, Schubert ou Schoenberg, ils se livrent à une émouvante et drôlissime traversée des apparences où sensibilité et humour s’avèrent un merveilleux élixir pour transcender la mélancolie.

 

Retour