Rencontre, atelier et exposition de recherche bauhaus imaginista: Learning from

bauhaus imaginista © bauhaus imaginista

Ven, 23.03.2018 -
Ven, 20.04.2018

Rabat

Programme de rencontres et de recherche au Goethe-Institut Rabat & Le Cube – independent art room

Lancement du cycle bauhaus imaginista, Rabat, 23 et 24 mars 2018

Vendredi 23 mars 2018
17h–19h, Goethe-Institut Rabat, 7 rue Sana’a

Rencontre avec Marion von Osten, Grant Watson (curateurs de bauhaus imaginista Berlin/Londres), Kader Attia (artiste, Berlin), Maud Houssais (chercheuse pour bauhaus imaginista, Rabat) et Fatima-Zahra Lakrissa (historienne de l’art, Rabat)

19h, Le Cube – independant art room, 2 rue Benzerte, 1er étage
Ouverture de l’exposition présentant les recherches de Kader Attia, co-curatée par Maud Houssais pour bauhaus imaginista

Samedi 24 mars, Atelier méthodologique, uniquement sur inscription
10h - 17h, Le Cube – independent art room
Atelier avec Kader Attia et Marion von Osten, conçu par ARAV (Atelier de Recherche en Art Visuel, Rabat) en collaboration avec le Goethe-Institut Rabat et Le Cube – independent art room

Mardi 3 avril
19h, Le Cube – independent art room

Conférence de Maud Houssais, curatrice associée à la recherche pour bauhaus imaginista

Du 23 mars au 20 avril 2018, Le Cube – independent art room
Exposition présentant les recherches de Kader Attia, co-curatée par Maud Houssais pour bauhaus imaginista. Horaires d’ouverture : mercredi - vendredi 14 h–17h et sur rendez-vous

En français et en anglais
Nassim Azerzar Nassim Azerzar Les évènements qui se déroulent à Rabat les 23 et 24 mars 2018 inaugurent le programme international d’expositions et de rencontres bauhaus imaginista. Ils sont réalisés en collaboration avec le Goethe-Institut Rabat, Le Cube – independent art room, la chercheuse Maud Houssais et l’artiste Kader Attia.

Le 23 mars au Goethe-Institut de Rabat, la rencontre avec Marion von Osten, Grant Watson, Kader Attia et Fatima-Zahra Lakrissa aborde les dimensions transculturelles et politiques des théories du Bauhaus sur l’art traditionnel. En prenant pour point de départ un dessin de Paul Klee de 1927 représentant l’étude d’un tapis oriental, la rencontre tente de proposer différentes grilles de lectures transculturelles de la modernité ainsi qu’une nouvelle cartographie des territoires des avant-gardes.

 Paul Klee. Kelim, 1927. Encre de chine sur papier vergé

Le premier évènement du programme annuel bauhaus imaginista met également en lumière Kader Attia, artiste contemporain basé à Berlin. Attia travaille sur un nouveau projet qui sera montré à Berlin en 2019 et sera intégrée à sa série en cours, exposée internationalement, « Signs of Reappropriation as Repair ». Kader Attia montrera ses recherches liées à ce nouveau projet dans une exposition au Cube – independent art room, avec le matériel d’archives réuni par Maud Houssais questionnant la réappropriation des expressions vernaculaires dans le contexte du Maroc postcolonial.

Kader Attia. Signs of Reappropriation as Repair, 2017. Single projection of 80 slides

Fondée en Allemagne en 1919 et active jusqu’en 1933, l’école d’art, de design et d’architecture du Bauhaus était en contact avec de nombreuses institutions à l’étranger, où des mouvements similaires se développèrent de manière autonome et influencèrent en retour le Bauhaus. Le programme international de recherche et d’expositions bauhaus imaginista, qui démarre en mars 2018 explore ces interconnections, la résonance et la réception du Bauhaus. bauhaus imaginista a été initié par la Bauhaus Kooperation, le Goethe-Institut et la Haus der Kulturen der Welt en 2016 et est curaté par Marion von Osten et Grant Watson, en collaboration avec des partenaires de Chine, du Japon, de Russie, du Brésil, d’Inde du Nigéria et de d’autres pays. De mars à juin 2019, une grande exposition rétrospective présentera une synthèse des évènements bauhaus imaginista à la Haus der Kulturen der Welt (HKW) à Berlin à l’occasion des 100 ans de l’école.

Décliné en quatre parties sous la forme d’expositions, d’ateliers, de conférences et de discussions, bauhaus imaginista prend appui sur quatre « objets » emblématiques du Bauhaus (le Manifeste du Bauhaus de 1919 par Gropius, un collage de Marcel Breuer, un dessin de Paul Klee et un jeu de lumières de Kurt Schwerdtfeger). Chacun de ces éléments constitue un cadre pour bauhaus imaginista à partir duquel s’articulent des thèmes spécifiques, des généalogies et des débats contemporains.

Le chapitre bauhaus imaginista: Learning From replace l’intérêt du Bauhaus pour les techniques artisanales, les matériaux et les pratiques traditionnels au centre d’une réflexion sur les diverses connections transculturelles. Les travaux des enseignants et des étudiants du Bauhaus, en Allemagne et au-delà, témoignaient d’un intérêt grandissant pour les formes d’art pré-moderne. En Amérique du Nord et du Sud, et en Afrique du Nord, le contact avec des pratiques artisanales locales conduisit au développement de formes et de designs nouveaux et modernes, ainsi qu’à l’introduction de nouvelles méthodes inspirées parfois des techniques et des savoirs locaux. Il en résulta un programme qui acquit une dimension socio-politique et toucha des mouvements artistiques en pleine décolonisation culturelle.

Dans le cadre du chapitre bauhaus imaginista: Learning from, un atelier public organisé à New York en juin 2018 ainsi qu’une exposition qui aura lieu en octobre 2018 au SEC Pompéia à São Paulo reprendront une partie des questions qui auront émergé de ces premières rencontres et recherches à Rabat.

Le Bauhaus et l’Afrique du Nord
En 1910, l’exposition « Chefs d’œuvres de l’art Mahométan » à Munich montrant aux visiteurs des tapis accrochés aux murs et encadrés comme des peintures, fait forte impression sur des artistes tels que Wassily Kandinsky, Franz Marc et Henri Matisse. Cette exposition crée un engouement pour le Maghreb où les artistes européens se rendent afin d’étudier l’artisanat local. Le célèbre voyage à Tunis de Paul Klee, August Macke et Louis Moilliet en 1914 n’est qu’un exemple parmi d’autres. Treize ans plus tard, Paul Klee, professeur au Bauhaus impliqué dans l’atelier de tissage, crée des peintures et des dessins faisant clairement référence à la composition des tapis orientaux. Son dessin de 1927, d’après une étude des kilims monochromes des artisans berbères tunisiens est un premier pas vers le langage de l’abstraction. La réception de l’artisanat et de motifs du Maghreb, d’Afrique et d’Amérique du Sud est également visible dans les travaux réalisés dans les ateliers de tissage, de métal et de poterie du Bauhaus de Weimar et de Dessau, puis plus tard en exil. On y décerne des éléments issus de l’artisanat africain, de la poterie et du textile sud-américains fusionnés avec des éléments modernes.

Le chapitre Learning from se concentre au Maroc sur les phénomènes de traductions transculturelles et de synthèses, soulevant une série de questions : quelles sont les modalités et les conditions politiques qui ont rendu possible l’émergence de ces phénomènes ? Comment les pratiques traditionnelles ont-elles évolué dans leurs contextes initiaux ? Comment la redécouverte de la tradition est devenue une partie intégrante du processus de décolonisation culturelle dans la seconde moitié du XXème siècle ?
Des phénomènes similaires de traductions transculturelles à la base des théories du Bauhaus ont marqué l’histoire de l’art et du design dans le Maroc postcolonial. La synthèse de la tradition et des moyens modernes de production est considérée par les artistes postcoloniaux comme un moyen d’échapper à l’héritage de l’éducation artistique coloniale. L’orientalisme dominait encore l’enseignement des Beaux-Arts dans les colonies françaises, basé sur la figuration et la stricte division entre les arts mineurs et les arts majeurs. L’École de Casablanca (1962-1975) joue un rôle important en tant que catalyseur d’une position antiacadémique, poussé par un besoin urgent de décoloniser la culture au Maroc. Les « peintres révolutionnaires » comme Farid Belkahia, Mohamed Melehi et Mohamed Chabâa, mais aussi l’anthropologue Bert Flint (Hollande) et l’historienne de l’art Toni Maraini (Italie) expérimentent et théorisent de nouvelles pratiques artistiques en introduisant le paradigme de l’art populaire dans les discours sur l’art. Leurs réflexions sur les tapis berbères et les bijoux, l’art collectif des mosquées et des Zaouias, donnent une spécificité à “l’avant-garde” marocaine qui inaugure une nouvelle temporalité la distinguant de ses homologues européens, démontrant qu’on peut être de son temps tout en cherchant des réponses dans son passé. En introduisant dans leurs programmes pédagogiques une modernité en lien avec la culture locale, ces mouvements artistiques étaient plus avancés que la plupart des académies artistiques de l’Europe dans les années 1960.

bauhaus imaginista est le fruit d’une collaboration entre la Bauhaus Cooperation Berlin Dessau Weimar, le Goethe-Institut et la Haus der Kulturen der Welt. Ce projet de recherche, qui comprend différentes expositions, des ateliers et des colloques, s’inscrit dans le cadre des commémorations du centenaire de la fondation de l’école du Bauhaus. Les Goethe-Institut permettront de donner au projet une perspective internationale. bauhaus imaginista sera intégré aux festivités 100 Years of Now à la Haus der Kulturen der Welt en 2019. bauhaus imaginista reçoit le soutien de la déléguée du gouvernement fédéral à la Culture et aux Médias. L’exposition de Berlin est soutenue par la Fondation fédérale pour la culture ; le Ministères allemand des affaires étrangères apporte son soutien aux évènements organisés hors d’Allemagne. Les médias partenaires sont 3sat et Deutschlandfunk Kultur. Hors d’Allemagne, les partenaires du projet sont les Goethe-Instituts en Chine, New Delhi, Lagos, Moscou, New York, Rabat, São Paulo et Tokyo ainsi que Le Cube – independent art room (Rabat) et d’autres institutions. bauhaus imaginista est réalisé en collaboration avec le China Design Museum / China Academy of Arts (Hangzhou), l’Independent Administrative Institution of National Museum of Art / The National Museum of Modern Art Kyoto, Garage Museum of Contemporary Art (Moscou) et SESC São Paulo.

Logos Förderung
 

Retour