FESTIVAL LA GRANDE PAROLE INVITE
Quand la parole investit l’espace publique

Du 3 au 6 juin 2019, les rencontres internationales des arts du récit et de la scène « La Grande Parole Invite ... » se sont tenues pour la première fois à Dakar, une collaboration entre Kër Leyti, La Maison de l'Oralité et du Patrimoine et le Goethe-Institut Sénégal, sous la direction artistique du Dr Massamba Gueye.
Sous la devise "Racontons la citoyenneté ...", des artistes du Sénégal, du Burkina Faso, de la Guinée, de l'Allemagne et des Comores ont démontré l'importance du patrimoine culturel immatériel pour l'émergence et la préservation de l'identité et des traditions dans une société. Par ailleurs, il s’agissait également de présenter une plate-forme de formations et de divertissements et de rendre hommage aux arts du récit et aux arts du spectacle sous leurs diverses formes. Composé notamment de lectures, de contes, de poésies, de slam, de théâtre et d’autres formes artistiques comme le graffiti, la peinture, la musique et la danse. L'événement s'adressait notamment aux enfants qui ont pu participer à divers ateliers artistiques mais aussi à des activités liées à la lecture ou à la prise de parole en public.
Le festival a débuté avec l'événement Le livre au marché au Marché Sandaga. Au cours de cette lecture publique, divers artistes ont présenté leurs œuvres littéraires sur la scène mobile d'un camion mais aussi dans la rue. Ils ont invité les passants et les vendeurs ambulants à lire des extraits de textes et nombreux d’entre eux se sont prêtés au jeu. Le voyage s'est ensuite poursuivi à travers le quartier de la Médina en direction du rond-point de la RTS. Devant le bâtiment principal, une chorégraphie de danse a clôturé le cortège. C’est par un déjeuner dans l'enceinte du centre culturel Blaise Senghor que les organisateurs et tous les participants ont terminé la journée. Pour le peintre et designer allemand Julio Rölle du collectif d'artistes berlinois 44FLAVOURS, la journée n'était cependant pas encore terminée : direction Kër Leyti à Keur Massar où il a décoré plusieurs masques en carton dans le cadre d'un live painting retransmis en ligne.
Le lendemain, Julio a tenu un atelier au même endroit avec des garçons et des filles qui ont également fabriqué des masques en carton et les ont dessinés selon leurs idées. Dans l'après-midi, l’artiste allemand a peint la façade de Kër Leyti. Il a dû grimper sur un échafaudage et faire appel à ses talents artistiques ainsi qu’aux équipements qu’il avait à sa disposition : la perche télescopique et le rouleau pour parer chaque coin du mur de la maison avec différentes formes et couleurs. Quelques voisins qui l’observaient, se sont réjouis de la nouvelle touche de couleurs dans leur quartier. Quand le travail fut terminé et que la peinture sur le mur de la maison commença à sécher, Julio n'eut pas beaucoup de temps pour contempler son travail, il devait se mettre en route pour le Musée Théodore Monod.
La première soirée de spectacles s’est tenue dans le jardin du musée. Les artistes ont défilé sur scène sous l’œil vigilant du Dr Massamba Gueye qui a orchestré cette belle soirée et sous les rires et les applaudissements du public ravi entre autres par les contes de Petit Tonton venu de la Guinée qui a partagé les mythes et légendes du Mandingue mais aussi ceux de KPG venu du Burkina Faso remplis d’humour et de rebondissements. Ils ont formé avec El Hadji Leeboon un trio de joyeux conteurs. Les textes poignants de la slameuse Samira et de Bangwé sont venus éveillés les consciences.
La Compagnie Artcots Pikine a accueilli la soirée de clôture au sein du Complexe Culturel Léopold Sédar Senghor. La chorale des enfants de Kër Leyti arborant les masques réalisés lors de l’atelier avec Julio ont livré une performance très touchante tandis que Kader Diarra et Matar Diouf ont fait rire aux éclats l’assemblée. La Cie Artcots Pikine a transporté les spectateurs avec une performance époustouflante sur les traditions et les coutumes du Sénégal en jouant le ndeup (cérémonie d’exorcisme des lébous), le mariage traditionnel sérère, le kassak (chant des circoncis) ainsi qu’un hommage aux linguères.