Groupe du mois
Giant Rooks

Le groupe a débuté à Hamm, d'où sont originaires tous ses membres. Les deux cousins Frederik Rabe (chant, guitare) et Finn Schwieters (guitare) ont commencé à faire de la musique ensemble dès l'âge de huit ans. Ils avaient un groupe de punk rock, les Hammer Rockers. Ils ont ensuite fait une pause musicale jusqu'à l'âge de 15 ans. Il était difficile de trouver à Hamm, une petite ville, des personnes qui avaient les mêmes goûts musicaux et la même ambition. Mais finalement, le pianiste Jonathan Wischniowski, le batteur Finn Thomas et le bassiste Luca Göttner ont rejoint le groupe. Ils se sont rencontrés en partie grâce à leur cercle d'amis, en partie grâce à l'école.

C'est ainsi que les Giant Rooks se sont retrouvés en 2014 dans leur constellation actuelle. "Nous avons commencé à jouer dans la cave de mon papa", raconte Finn. Mais à l'époque, il n'y avait pas encore de textes, juste des bribes de mots. "Il y a eu une fois une version du texte, mais j'étais bien trop excité pour tout retenir", raconte Fred en souriant. Le groupe joue aujourd'hui encore dans la même configuration, le style de musique a évolué vers l'indie, mais il expérimente aussi avec d'autres genres.

Des expérimentations en salle de répétition au premier album

Les Giant Rooks ont sorti leur premier EP The Times are Bursting the Lines en 2015 et se sont produits en première partie de Von wegen Lisbeth et Kraftklub en 2016. Ils ont désormais presque atteint leur niveau de notoriété. Leur deuxième EP New Estate (2017), qui leur a valu un contrat de disque, a constitué un grand pas en avant. Le single Wild Stare (2019) a également crevé le plafond - peu après sa sortie, il était déjà streamé 50 millions de fois dans le monde entier. Leur chanson la plus écoutée sur Spotify est Tom's Diner, créée avec AnnenMayKantereit pendant leur tournée commune de 2019. Cette reprise de la chanson de Suzanne Vega est devenue virale, surtout aux États-Unis.
 
Avant de sortir leur premier album Rookery (2020), ils ont pris leur temps. Finn explique à ce sujet : "Lorsque nous avons fondé Giant Rooks en 2014, nous n'étions pas encore prêts à écrire notre premier album. Et je pense que c'est une bonne chose que nous ayons pris le temps dont nous avions besoin à ce moment-là. Avec Rookery, nous avons davantage réfléchi à un concept, moins de chansons qu'auparavant ont été écrites spontanément dans le local de répétition. Nous voulions nous éloigner de ce caractère de groupe indie pour aller vers une image sonore plus moderne".

L'album Rookery (2020)

Dès le début, chanter en anglais était une évidence pour le groupe. La décision a été prise instinctivement, tout simplement parce que le groupe a grandi en écoutant de la musique anglophone. Ils ont également eu très tôt la vision de jouer dans le monde entier, l'anglais s'imposait donc. C'est surtout Finn qui écrit les textes, parfois en coopération avec Frederik. Les paroles sont plutôt abstraites et laissent de la place à l’imagination. Ils sont également connus pour leurs trouvailles linguistiques impressionnantes.

Finn dit à propos des textes : "Sur l'album, nous nous sommes posés beaucoup de questions. Mais ce n'est que pendant le processus d'écriture que nous nous sommes rendu compte que cette thématique était récurrente. Nous voulons raconter de bonnes histoires chanson après chanson. En partie autobiographiques, en partie inspirées d'un film ou d'un livre, ou même imaginées. Ce que nous avons constaté, c'est que sur cet album, nous cherchons des repères, nous posons des questions et nous essayons d'évoluer vers les réponses".

La chanson Silence est l'une des chansons les plus politiques de l'album. Elle traite de notre propre silence, de ce que l'on aurait pu dire. Ce faisant, elle dégage puissance et colère. Watershed s'inspire de la crise climatique et des mouvements de protestation qui y sont liés, comme Fridays for Future. Les Giant Rooks ont écrit la chanson en 2019, lorsque les protestations ont atteint leur apogée. Watershed vise à capturer la vivacité, l'énergie et l'espoir de notre génération.
 
Watershed in my head
I’ll light it all up
It’s a small world
It’s a small world

Stayed in bed and you said
Don’t beat yourself up
It’s a small world
It’s a small world
Built for you

I talked a lot, oh I thought a lot
About what we came here for
But I’ve never really tried, tried to stop (the)
The flight of the cannonballs

Un groupe qui vit pour ses concerts

Bien qu'ils aient déjà donné un nombre incalculable de concerts, on constate que leur plaisir de jouer ensemble reste intact. Lors de leurs concerts, le groupe dégage une énergie et une légèreté particulières. Cela vaut la peine d'y assister, car ils y réinterprètent sans cesse leurs chansons. Fred déclare dans une interview : "Chaque fois que nous repartons en tournée, nous ressentons le besoin de remanier nos chansons pour la scène". L'énergie avec laquelle les Giant Rooks montent sur scène est électrisante. Des chansons comme New Estate et Heat up sont pleines de rythme et de bonne humeur. On ne peut s'empêcher de chanter et de danser avec eux. D'autres morceaux comme la reprise All Good Things (Come To An End) sont pleins d'émotion et les paroles dégagent une certaine nostalgie.
 
Les Giant Rooks aiment aussi écrire des chansons plutôt non conventionnelles. Sur leur premier album, on trouve par exemple What I know is all Quicksand, morceau dynamique de plus de cinq minutes. Sur leur album, les Giant Rooks mélangent différents genres pour créer un son unique. On y reconnaît l’influence d'artistes comme Bon Iver et Bob Dylan. Ils essaient surtout de trouver quelque chose qui leur ressemble et qui soit authentique.
 
They put me in a cage to see what happens when
You put one in a cell without an escape plan
If I lose my mind before the first attempt
Oh, I'll never be free again
The walls are made of glass and they're hard as stone
Come on, take some pictures with your high-end phones
Give me all your love and share it with your friends
Oh, I'll never be free again

Oh, I have all these dark dreams
They come down like concrete
For your entertainment
I'll name it to tame it

En tournée mondiale avec leur nouvel album

Le 2 février, ils sortiront leur nouvel album How have you been?, avec lequel ils partiront également en tournée mondiale. Ils commencent en février en Allemagne et joueront ensuite en Grande-Bretagne, en Scandinavie, aux États-Unis, avant de revenir en juin en Allemagne pour donner encore d'autres concerts jusqu'à fin août.

La première chanson qu'ils ont écrite pour le nouvel album est For you. Ils déclarent à son sujet :
"Cette chanson nous tient vraiment à cœur. Nous la jouons depuis un certain temps déjà lors de nos concerts et nous sommes vraiment surpris de voir à quel point les fans sont connectés avec cette chanson. Nous sommes très heureux qu'elle soit enfin officiellement sortie !"
Dès la première seconde, une intro au piano assure un fond émotionnel, des cordes discrètes apportent d'autres accents chaleureux.
Des images chaudes et nostalgiques se forment devant l'œil intérieur lorsque Frederik chante :

I'll follow you down the road
Up the hill into the dark
Past the strawberry fields
To the cemetery gates

We'll make it count together
One day, lie down forever
When the sun sets, I'll be waitin' at the shore for you

We are like wanderin' stars (Wanderin' stars)
Nothing can tear us apart (Tear us apart)