Personnel polyglotte
Les connaissances linguistiques et la sensibilité culturelle, des ingrédients clés de la réussite commerciale

Faute d’investir suffisamment dans les connaissances interculturelles et en langues étrangères de leurs collaborateurs, de nombreuses entreprises laissent échapper des opportunités commerciales. Les petites entreprises en particulier ont tout avantage à envoyer les membres de leur personnel parfaire leurs connaissances à l’étranger.
Qu’elles organisent des conférences avec des partenaires commerciaux internationaux, négocient avec leurs fournisseurs, vendent leurs marchandises et leurs services à l’étranger ou souhaitent cibler de nouveaux groupes cibles sur le marché domestique, les entreprises doivent pouvoir dialoguer dans la langue de leur(s) interlocuteur(s) et s’adapter au contexte culturel. Fin 2006, une étude menée auprès de quelque 2 000 petites et moyennes entreprises d’Europe dressait déjà le constat suivant : la maîtrise des langues étrangères et les compétences interculturelles du personnel sont un atout pour les PME. Et ce n’est pas tout : lorsqu’elles sont quelque peu à la traîne dans ces domaines, les petites et moyennes entreprises européennes voient s’envoler chaque année des opportunités commerciales.
« L’Allemagne, pays exportateur par excellence, a besoin de personnel polyglotte. »
Ce qui valait pour l’Europe il y a cinq ans garde toute son actualité aujourd’hui pour l’Allemagne : « l’Allemagne est une nation exportatrice. Nos entreprises doivent donc se doter de cadres dirigeants et de personnel spécialisé capables de communiquer et de négocier avec des clients des quatre coins du monde », explique Barbara Fabian, responsable du service de politique européenne de la formation de la Chambre allemande de commerce et d’industrie. Ces collaborateurs ne doivent pas seulement maîtriser des langues étrangères, ils doivent aussi savoir « que les clients chinois, indiens mais aussi même français ont une mentalité parfois différente ».Barbara Fabian recommande donc aux entreprises d’envoyer leurs collaborateurs à l’étranger pendant une assez longue période, et cela dès leur formation : « Heureusement, grâce à la loi allemande relative à la formation professionnelle de 2006, les apprentis peuvent passer à l’étranger jusqu’à un quart de leur temps de formation », explique-t-elle. Elle s’est d’ailleurs elle-même rendu compte que les jeunes qui en veulent vraiment sautent sur cette occasion de passer quelques mois à l’étranger. « Ce séjour à l’étranger leur offre une réelle chance d’immersion linguistique et culturelle, au bénéfice de leur développement personnel. »