Le Cameroun décroche la 2e place aux Olympiades internationales d’allemand tenues du 15 au 28 juillet 2018 à Fribourg

ido695 © © Goethe-Institut Kamerun ido695 © Goethe-Institut Kamerun

Félicitations, Eya’a Souga !
C’est la première fois dans l’histoire des Olympiades internationales d’allemand qu’un participant originaire du Cameroun voire de l’Afrique subsaharienne remporte la 2e place dans la catégorie niveau A2 !
Eya’a Souga a réussi cet exploit bien que son statut d’élève en série scientifique au lycée de Mfou, près de Yaoundé, ne lui a permis d’apprendre l’allemand que pendant 2 ans. À ce moment-là, il était encore élève au Lycée bilingue de Bafoussam, cet établissement PASCH (Écoles : partenaires de l’avenir) dans l’ouest du Cameroun qui a vu naître sa passion pour la langue allemande, ainsi que son penchant pour l’informatique.
« Il s’agit là d’une véritable prouesse étant donné que de nombreux participants originaires des autres régions du monde apprennent l’allemand dans de bien meilleures conditions et maîtrisent mieux le format de l’examen. », a affirmé Mme Meyo, encadreur de la délégation du Cameroun à ces Olympiades.
« Je voulais la première place ! », nous confie Eya’a Souga à son retour, « mais lorsque je suis arrivé à Fribourg, j’ai réalisé qu’on attendait beaucoup de nous. Je me suis alors mis une forte pression et j’étais vraiment stressé », poursuit-il avant de sourire timidement et d’ajouter à voix basse : « j’aurai au moins eu la 2e place. »
Ces Olympiades internationales qui ont rassemblées 140 participants originaires de 73 pays auront été une rude épreuve pour les 2 représentants du Cameroun. Créer un journal mural en très peu de temps, préparer et présenter un exposé individuel sur un thème donné et travailler en groupe pour monter une histoire en images sont des exercices auxquels le système éducatif camerounais ne les a guère habitués. Surtout lorsqu’on a égard aux effectifs pléthoriques (jusqu’à 120 élèves par classe) et à la disponibilité réduite du matériel approprié qui rendent encore plus difficile l’introduction de tels exercices.
Le séjour en Allemagne en général et les activités qui ont meublé les Olympiades en particulier ont été une expérience inoubliable pour Eya’a Souga et Sidoine Dountio, second représentant du Cameroun à ces Olympiades et élève au Lycée de Mendong à Yaoundé. Dountio est plus qu‘heureux de parler de son séjour à Fribourg : « Ma première fois hors du Cameroun, mon premier vol, toutes ces bicyclettes à Fribourg, tous ces jeunes venant des quatre horizons, la visite du grand parc forain de Fribourg, notre tour à pédalo sur le lac de Titisee, ces concerts de musique... : c’était tout simplement formidable ! » Alors, l’encadreur hoche la tête et lui demande : « N’y a-t-il rien eu qui vous a déplu ? » – « Non, rien du tout », lance Dountio dans une réplique aussi prompte qu’un éclair. – « Si, la nourriture », intervient Eya’a Souga, qui n’est visiblement pas de l’avis de son camarade, Dountio.  Celui-ci hésite un peu mais finit par rétorquer, non sans plaisir : « Moi, en tout cas, je l’ai trouvé bonne. ». Mme Meyo, leur encadreur, se tient juste à côté et raconte maintenant sa propre expérience avec un petit sourire en coin : « J’ai aussi apprécié la bière allemande. Je me devais d’y goûter et je l’ai fait, à l’extérieur de l’auberge de jeunesse bien évidemment ». « Sur ce », Dountio se laisse aller à ses émotions : « qu’est-ce que j’ai profité de la liberté ! Sortir sans surveillance, se retrouver avec Dieu et le monde, déambuler dans la ville... », voilà des mots qui rendent Mme Meyo nerveuse et la poussent à se justifier : « Nous étions logés séparément ». À cette réponse, ses deux élèves affichent un large sourire.
Les deux élèves se sont fait des amis partout dans le monde et même Mme Meyo a pu profiter du programme prévu pour les encadreurs. Elle se réjouit également d’avoir pu rencontrer tant de collègues venus du monde entier.
Et lorsqu’on aborde le sujet de la « Soirée des pays », tous trois éclatent de rire. « Nous n’arrivions pas à nous entendre », lance Mme Meyo en pouffant de rire. « Ah ça ! » reconnaît Dountio. « Tout s’est déroulé “à la camerounaise”, c’est-à-dire exactement à l’inverse de ce qui était prévu » Eya’a Souga hoche tout d’abord la tête en guise d’approbation, mais la seconde d’après, se met à râler en se rappelant la proposition de Mme Meyo qui leur avait suggéré de présenter une danse traditionnelle. « Sur la musique d’un disque sorti de tiroirs aussi poussiéreux, tout le monde nous aurait pris pour de vrais attardés ! » Il avait alors faire jouer un titre de Tenor, un célèbre rappeur camerounais. Et Dountio qui ne parvenait plus à se rappeler le programme ne se fit pas prier pour improviser un rap qui commençait par ses paroles ; « Les Camerounais adorent danser » ... En tout cas, cette soirée était « chaude », comme l’était leur séjour tout entier, et nos trois protagonistes sont bien d’accord là-dessus.

  • Eya’a Souga © Goethe-Institut Kamerun

  • Idogal2 © Goethe-Institut Kamerun

  • Idogal3 © Goethe-Institut Kamerun