Orlando, Floride 25 septembre 2025  Florida Woman souffre d'un coup de chaleur et a de beaux cheveux

Portrait von Iven Yorick Fenker auf hellblauem Hintergrund mit einer Hand, die einen Stift hält © Ricardo Roa
Soudain, il y a des palmiers, les chanteurs à la radio chantent en espagnol, l’humidité de l’air est d'environ 100 %. Sur Google Maps, Orlando ressemble au premier jour ensoleillé après un mois de pluie : partout, de grandes et petites flaques d'eau qui sont en réalité d’immenses lacs. Un pays qui est plus eau que terre. La sueur coule sur le mascara de la veille, j’étais trop fatiguée, trop jeune, trop bête, trop arrogante pour croire que mon visage maculé allait survivre au lendemain. Je n'ai pas emporté les bons vêtements, je pense, et je défais ma valise dans ma tête, deux pulls, deux pantalons, deux paires de bottes, à l’hôtel, je les brûle tous.

Une jolie femme parle au téléphone portable coincé dans la main du conducteur, probablement sa petite amie. Elle lui montre son sac à main, son rouge à lèvres, des objets hors champ. Il ne dit pas un mot, se racle la gorge sans cesse, il est timide, je trouve ça mignon : elle parle, il écoute, elle le trouve rassurant, lui la trouve excitante.
Mes cheveux n’ont jamais été aussi beaux. C’est la chute de ce texte. Dès qu’il fait chaud et humide, ils deviennent les vedettes de Broadway, grand costume, enfin le spectacle commence après 28 ans de météo allemande. Ce corps est fait pour cette chaleur, je pense, cet esprit périt dans cette chaleur.

La petite amie du conducteur passe maintenant à la pause pub, car elle n'est pas du tout sa petite amie, mais une streameuse. Pendant qu’il tient le volant d’une main, il fait défiler des Reels de l’autre. Je me dis que je ferais pareil, si j’avais le permis et que je devais passer toute la journée à transporter des touristes aux cheveux magnifiques qui meurent de chaud.

À la radio, une voix masculine chante Soy Lo Peor, je suis le pire. Lorsque nous descendons de la voiture, nous avons l'impression d'être à la piscine.

Les opinions exprimées dans ce texte sont celles de l'autrice et ne reflètent pas nécessairement les opinions ou les positions du Goethe-Institut.

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