Saucisses grillées et pain d'épice
Voici la saveur de l'Allemagne dans le monde
A Chiang Mai, il peut arriver que des touristes, sur le chemin du marché de nuit, rencontrent une Thaïlandaise en robe tyrolienne et en chapeau. Dans la capitale provinciale de son pays, elle essaie d’enthousiasmer les passants pour quelque chose qui n’a rien de régional : elle fait de la publicité pour la cuisine allemande dans un restaurant qui s’appelle « Hofbräuhaus ». Sur le menu on trouve : Schnitzel (escalope), Schweinshaxen (jambonneaux), Braten mit Klössen (rôti accompagné de boulettes). Le fait de garder le nom de ces mets en allemand est assez exotique et les critiques de même que les commentaires sur leur préparation et leur saveur se répandent largement sur la toile.
LA CUISINE ET LA TRADITION BAVAROISES SONT PRISéES
La chercheure en science culturelle de Leipzig Maren Möhring a fait des recherches sur l’influence de la cuisine des travailleurs immigrés sur la culture culinaire allemande et – comme preuve contraire – a tourné son regard vers l’extérieur : la cuisine allemande se présente à l’étranger presqu’exclusivement comme cuisine de spécialité, et ces spécialités se réfèrent pour l’essentiel à la Bavière. Il existe partout dans le monde des restaurants qui proposent des mets allemands. Cependant, ils se situent, dans la plupart des cas, dans le contexte de la Fête de la bière, a-t-elle constaté.
SAUCISSE ET VIANDE COMME REPRéSENTANTES CULINAIRES
Cela peut être dû au fait qu’à l’étranger, les Allemands passent pour être un peuple de gros consommateurs de viande. Et ils semblent le confirmer. En 2015, la viande et la charcuterie, avec 18,8 pourcent représentaient une part importante des exportations totales. Les principaux pays acheteurs sont les pays de l’Union Européenne. Les USA, la Russie et la Chine constituent les autres principaux clients. Ces derniers temps, la question des exportations de viande et surtout de poulets vers l’Afrique est entrée dans les débats : en Europe – et l’Allemagne est à la tête de cette tendance – ce sont pour l’essentiel les parties « nobles » de la volaille comme la poitrine et les cuisses qui sont sur le marché. Le reste est vendu à vil prix en Afrique, ce qui a pour conséquence d’y perturber la production locale de volaille.
AMBASSADEURS DE LA CUISINE LOCALE à L’éTRANGER
Cependant, on trouve encore sur le continent africain, ancien territoire colonial des pays de l’Europe Centrale, beaucoup de traces des préférences culinaires des Allemands. Les roulades de Windhoek en Namibie, le jambonneau du désert de Karoo en Afrique du Sud ne sont pas des surprises exaltantes, mais sont là-bas quotidiennement sur la liste des menus. Pour les palais, ils sont le plus souvent préparés de façon plus convaincante que, par exemple, la cuisine bavaroise que l’on sert aux touristes dans de nombreuses régions du sud-ouest des Etats Unis d’Amérique.La méfiance vis- à-vis des accents de goût des étrangers, le désir ardent du parfum de la mère patrie ou plus simplement le sens du commerce qui deviennent des ambassadeurs de sa propre cuisine dans un autre pays, peuvent être considérés comme une aberration culinaire. Dans les lieux de vacances les plus fréquentés par les Allemands, notamment dans les Iles Canaries et Ibériques, la choucroute, la saucisse grillée et le rôti de porc se sont répandus pour des raisons au sujet desquelles le voyageur à l’expérience mondiale avérée avec sa curiosité des insectes braisés et du crocodile grillé, fronce le nez. D’un autre côté, on doit à l’esprit de pionnier d’un tel voyageur, le fait qu’entretemps crocodile, autruche et kangourou soient proposés sur les cartes de menus allemands. Les voyages, à bien des égards – même dans celui des goûts - forment la tolérance.
LA DYNAMIQUE DU MONDE CULINAIRE
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