Théâtre L’Opéra de Quat’sous de Bertolt Brecht

Angela Winkler dans le rôle de Jenny © Lesley Leslie-Spinks

Ma, 25.10.2016 -
Lu, 31.10.2016

Théâtre de la Ville au Théâtre des Champs-Elysées

Mise en scène de Robert Wilson
Avec la troupe du Berliner Ensemble

Inspiré de L’Opéra des Gueux de John Gay (1728), l’ouvrage a été créé à l’été 1928 à Berlin. Fort de son succès sur scène, la pièce est portée à l’écran par le cinéaste allemand Pabst trois plus tard. Depuis, la popularité de L’Opéra de quat’sous ne s’est jamais démentie et la partition de Kurt Weill n’a cessé d’inspirer les plus grands noms du théâtre européen.
 
Depuis 2006, des liens forts unissent le Théâtre de la Ville et le Berliner Ensemble. L’Opéra de quat’sous mis en scène par Robert Wilson y a été joué en 2009, puis en 2010.

Ce fut un véritable choc théâtral où d’emblée on était impressionné par la couleur « berlinoise » de ce cabaret grinçant peuplé de personnages grimés à outrance à la façon de la peinture expressionniste allemande. Et pourtant, s’y dessinait aussi très clairement la « patte » de Bob Wilson, dans cette science de l’épure et des lumières dont il est un maître absolu. Un décor géométrique abstrait, des jeux de néons et un majestueux rideau rouge abolissent les frontières. Le plateau devient alors une véritable œuvre d’art d’une « inquiétante étrangeté ».
 
L’ouvrage s’apparente à une satire de la bourgeoisie corrompue. Si elle trouve sa source originelle dans l’Angleterre victorienne, Bob Wilson transcende l’enjeu social par une peinture machiavélique et haute en couleurs. Le « Théâtre de la vie » est finalement le plus fort, semble-t-il nous dire. Un opéra diablement théâtral.

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