La domination sexuelle, dans les espaces colonisés comme dans les États-Unis esclavagistes puis ségrégationnistes, a été un long processus d’asservissement produisant des imaginaires qui, entre « exotisme » et érotisme, se sont nourris d’une véritable fascination/répulsion pour les corps racisés.
Cette domination est aujourd’hui encore à l’œuvre dans nos sociétés postcoloniales et il ne faut pas négliger l’impact historique de cet héritage qui conditionne encore largement les relations entre les populations occidentales du Nord et celles des ex-colonisés du Sud. Ainsi, les discours politiques et médiatiques autour de l’immigration et de la « crise des réfugiés », s’articulent en termes de genre et de sexualité pour alimenter les peurs sociales. Dans le même temps, la multiplication des unions mixtes, qui accompagne les migrations postcoloniales, provoque tout à la fois acceptation progressive et crispations xénophobes autour de la défense d’une prétendue « identité blanche » menacée par l’immigration.
C’est dans l’analyse de ce contexte et de ses racines coloniales que s’inscrit ce colloque, à l’image de la publication
Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours (La Découverte, 2018).
Il s’ouvrira par une conférence inaugurale menée par les cinq co-directeurs/-trices de l’ouvrage :
Pascal Blanchard,
Nicolas Bancel,
Gilles Boëtsch,
Christelle Taraud et
Dominic Thomas. S’ensuivront quatre tables rondes au travers desquelles les intervenants s’interrogeront sur les pratiques et les imaginaires de la sexualité coloniale et postcoloniale, avant que la journée ne se clôture sur un bilan et n’ouvre de nouvelles perspectives.
En coopération avec le Palais de la Porte Dorée, le Musée national de l’histoire de l’immigration, le groupe de recherche Achac et la maison d’édition La Découverte
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