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« Gaby les Collines »
Les difficultés de l'adolescence

Gaby les Collines | Still: Lou Thompson comme Gaby
© Gabriel Brault Tardif

Un film a particulièrement attiré l'attention des étudiants du Collège Maisonneuve à Berlin: Il s'agit du court métrage « Gaby les collines » de Zoé Pelchat, qui a été présenté en première mondiale à la Berlinale.

De Thalia Bissonnette et Alessia Tomuleasa-Trelles

Nous avons apprécié tous nos visionnements durant le séjour, mais en tant qu’étudiantes localisées à Montréal, un court-métrage en particulier nous a tapé dans l’œil plus que les autres. Il s’agit du court-métrage Gaby les collines de Zoé Pelchat, réalisatrice montréalaise dont l’esthétique est unique et originale.

Le film raconte l’histoire de Gaby qui, ayant été absente depuis l’été de l’année précédente, retourne sur l’île de son père et fait face à des regards assez perturbants, surtout de la part des hommes. On voit le développement de l’identité du personnage, ainsi que de sa confiance en soi. En d’autres mots, Gaby mène un chemin vers l’indépendance et la vie adulte. Les thèmes abordés dans le court-métrage toucheront particulièrement les plus jeunes, pourtant il peut venir piquer la curiosité de plusieurs générations. Les thèmes de la puberté et de la sexualité sont abordés dans le film.

une transformation

On voit comment le corps d’une fille et son apparence peuvent exercer une influence sur le comportement des autres. Même si, pour la plupart des gens, la puberté et les changements qui l'accompagnent remontent à plus longtemps, il est facile de s'identifier à la sexualisation du corps de Gaby. Peu importe notre âge, on peut soit s’identifier à ces thèmes, soit éprouver de la compassion pour le personnage.

Le film offre une grande variété de personnalités. Par exemple, les deux figures parentales de Gaby : un père un peu plus craintif et protecteur et une belle-mère qui encourage Gaby dans la découverte. Deux types de parents différents qu’on peut souvent retrouver dans une famille. Malgré la courte durée du film, une vingtaine de minutes, on remarque une transformation dans notre personnage principal. Elle passe d'une personne plutôt timide à une personne sûre d'elle qui sait exactement ce qu'elle veut. Un truc qui nous a frappées et intriguées durant le court-métrage est le retour fréquent de la mouette. Nous nous sommes demandé ce qu’elle signifie et nous en sommes venu à la conclusion qu’elle représentait la liberté et la nouvelle indépendance de Gaby, plus particulièrement la liberté de son corps. L’utilisation de ce symbole est un coup de génie de la part de Zoé Pelchat.

jeu authentique

L’esthétique des couleurs nous a également attirées, avec le bleu et le rouge, représentation de la passion que Gaby suscite. Par ailleurs, il est impossible d’oublier le magnifique décor des îles qui nous rappelle la maison, notre chez soi. Nous avons particulièrement aimé ce court-métrage pour des raisons techniques, mais aussi personnelles. Il est évident que la réalisatrice cherche une approche visuellement intéressante par rapport aux plans choisis, que ça soit grâce aux décors ou aux positions des personnages, et aussi grâce aux couleurs répétitives et symboliques. Aussi, le jeu authentique des acteurs nous faisait oublier qu’il s’agissait d’une fiction.

Nous étions fières de cette réussite : il est rare de voir des projets québécois dans l’industrie du cinéma, déjà au Canada en général, mais encore plus dans de gros festivals comme celui de la Berlinale. Ça fait chaud au cœur de voir un film québécois sur les écrans de Berlin, exposant cet art que nous perfectionnons de jour en jour et qui mérite de s’éparpiller un peu partout dans le monde!