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L’exposition TECHNO WORLDS à Montréal
« Authentique, vivant et changeant »

Chicks on Speed jouant THEREMIN TAPESTRY lors de la performance d'ouverture de "Chicks on Speed : Don't Art, Fashion, Music" à Dundee Contemporary Arts le 4 juin 2010.
Chicks on Speed jouent THEREMIN TAPESTRY lors de la performance d'ouverture de "Chicks on Speed : Don't Art, Fashion, Music" à Dundee Contemporary Arts le 4 juin 2010. | Photo (détail): © Gilmar Ribeiro © VG Bild-Kunst, Bonn 2021

Avec l'exposition TECHNO WORLDS, des artistes et musicien.ne.s internationaux présentent leur approche de cette musique fascinante. À partir du 13 mai, cette exposition sera présentée à Montréal - au Centre PHI, à la SAT et au Goethe-Institut Montreal.
 

De Mathilde Weh, Justin Hoffmann, Creamcake

Sur les lignes de fracture de la musique, de l'art, de la pop, des médias et des technologies, l'exposition TECHNO WORLDS adopte une approche interdisciplinaire et ouverte. Le titre se réfère aux multiples scènes du techno, genres et projets subculturels et politiques des années 1980 à aujourd'hui, à différentes époques et dans différents lieux, et retrace les processus d'appropriation culturels et économiques.

Le club était un refuge

La techno et la culture club ont donné naissance à différentes époques, styles et variantes et ne cessent de se réinventer. La culture club construit ses propres mondes. Elle offre des espaces sociaux éphémères et semi-publics où l'on célèbre l'altérité en quête d'autodétermination et de réalités alternatives. Ainsi, la vie en club a façonné une nouvelle conception de la culture des jeunes et de la musique, caractérisée par une expérience dynamique et partagée qui a toujours exercé un pouvoir d'attraction sur des personnes issues de nombreux secteurs de la société.

La techno s'inspire de nombreux genres différents et de différentes régions du monde. Son lieu de naissance était toutefois l'ancienne ville automobile de Détroit, où des musicien.ne.s afro-américain.e.s ont joué un rôle déterminant dans la création de la musique techno au milieu des années 1980. Ils se sont inspirés d'une multitude de sources, de l'électro et du funk à la pop électronique européenne de Kraftwerk et Georgio Moroder. À Détroit, les effets de la technologisation tels que la précarisation et la perte de sécurité étaient directement ressentis par la classe ouvrière. Le club était un refuge où se retrouvaient des personnes partageant les mêmes idées et où se formait une communauté dans laquelle on était accepté et toléré.

Si le club sombre est l'un des pôles de l'expérience spatiale de la techno, l'autre est un mouvement exponentiel vers l'extérieur. De nombreux espaces inoccupés, comme des halls industriels vides, des prairies en périphérie, mais aussi des rues du centre-ville où se tenaient des manifestations ou des défilés, ont été occupés temporairement pour des soirées techno. Par analogie avec le mouvement Reclaim the Streets, la scène techno s'est emparée, en dansant, en se défoulant et en cherchant des moments de bonheur, de lieux qui servaient normalement à la circulation automobile. Cette appropriation de l'espace est aussi une critique des rapports urbains marqués par les intérêts économiques. Le caractère politique au début des techno-parades était évident, même si au fil du temps l'aspect commercial est devenu de plus en plus central.

Maintenir d'espaces de liberté

Au cours des années 1990, la techno est devenue de plus en plus populaire et le mouvement s'est développé en un phénomène de masse. Aujourd'hui, la techno et la culture des clubs sont généralement synonymes d'individualisme, de plaisir et d'épanouissement personnel. Les groupes de médias ont reconnu le potentiel économique inhérent au phénomène.
 
L'exposition TECHNO WORLDS, qui fait le tour du monde, ne veut pas rester dans la nostalgie, mais présente les visions d'avenir d'une culture de vie dont la capacité de transformation et le caractère encombrant sont restés uniques. Ce n'est que par sa pratique perpétuelle et le maintien d'espaces de liberté dans lesquels on peut s'essayer que la culture techno et rave, avec ses innombrables entrées, reste vitale, authentique, vivante et changeante. Pour l'exposition, plus de 20 artistes, musicien.ne.s et cinéastes internationau.ses.x ont été sélectionné.e.s, dont les œuvres brouillent les frontières entre art et musique.

Invitation à découvrir les mondes de la techno et de la culture club

À Montréal, on y trouve des œuvres de Chicks On Speed, Tony Cokes, Zuzanna Czebatul, DeForrest Brown, Jr. & AbuQadim Haqq, Aleksandra Domanović, Rangoato Hlasane, Ryōji Ikeda, Maryam Jafri, Robert Lippok, Mamba Negra, Henrike Naumann & Bastian Hagedorn, The Otolith Group, Carsten Nicolai, Vinca Petersen, Daniel Pflumm, Sarah Schönfeld, Jeremy Shaw, Tobias Zielony, Kerstin Greiner et Lőrinc Borsos.
 
Les positions dans TECHNO WORLDS thématisent le club, mais aussi la culture rave, en tant que communauté et lieu d'action politique et de résistance. D'autres contributions abordent l'importance utopique de la culture techno, la culture club comme lieu de résistance queer ou encore les principes esthétiques de l'intertextualité dans la techno. Outre des installations vidéo, des chansons, des sculptures et des images, des contributions documentaires seront également présentées, un catalogue du même nom invitera à découvrir les mondes de la techno et de la culture club avec des textes et des images.