Projection de films | HOMMAGE À HARUN FAROCKI
Cycle de films conçu par Rémy Besson et Philippe Despoix (Centre de recherches intermédiales) ainsi que Regine Strätling (Centre canadien d'études allemandes et européennes), regroupant une sélection d'oeuvres de Harun Farocki et présenté en collaboration avec le Goethe-Institut et la Cinémathèque québécoise. Considéré comme un important représentant du cinéma expérimental et documentaire allemand, Harun Farocki aurait fêté son 80e anniversaire cette année. Le 30 juillet 2024 marquera également le dixième anniversaire de sa mort.
Reconnaître et poursuivre
Erkennen und Verfolgen
Harun Farocki
Allemagne, 2003, 58 min., vidéo, Version originale sous-titrée en français
En Allemagne, en 1942, on avait déjà réussi à intégrer une caméra de télévision dans un missile téléguidé. Cette bombe télévisée n'a plus jamais été utilisée. Ce n'est qu'en 1991, lors de la guerre des Alliés contre l'Irak, que l'on a pu voir publiquement des images prises par des caméras placées à l'extrémité du projectile. Des bombes qui filmaient, des caméras-suicide qui se jetaient sur la cible. La plupart du temps, des images d'installations militaires, mais aussi de ponts civils, qui étaient pourtant vides.
Il n'y avait pas de personnes à voir. Il a été démontré que de nombreuses personnes sont mortes dans cette guerre et que des personnes ont été vues dans la zone visée par les caméras-bombes, mais ces images n'ont pas été diffusées. La conduite de la guerre et la couverture médiatique de la guerre se sont produites en même temps.
Ces images sont produites et contrôlées par l'armée. On installe des caméras sur les projectiles afin de pouvoir les contrôler à distance. Il s'agit d'éviter le feu de l'adversaire. L'adversaire est ainsi mis à distance. La guerre actuelle, hautement technique, ne compte pas sur l'homme, elle est prête tout au plus à accepter les victimes humaines.
Jeux sérieux 1-4
Ersnte Spiele 1-4
Harun Farocki
Allemagne , 2009-2010, 44 min., vidéo, Version originale sous-titrée en français
Dans les quatre projections vidéo JEUX SÉRIEUX, Farocki se penche sur l'utilisation de la technologie des jeux informatiques dans la formation des soldats américains. Ainsi, ERNSTE SPIELE I : WATSON IST HIN montre de jeunes recrues lors d'une simulation d'entraînement au combat sur ordinateur. Cette simulation ne se distingue guère des jeux de divertissement. ERNSTE SPIELE II: DREI TOT, en revanche, a été tourné lors d'un exercice militaire dans le désert californien de Mojave, où une ville a été construite et peuplée d'environ 300 figurants censés représenter les populations afghane et irakienne. Cette ville, dit Farocki, « avait l'air d’une reproduction fidèle d'une animation par ordinateur. » -
Kunst Museum Winterthur
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